Histoire
En septembre 1683, Louis XIV, roi de France, concède des terres à Michel Sidrac Dugué (Du Gué), capitaine du régiment Carignan-Sallières et commandant de Ville-Marie. Il lui confie notamment l’exploitation de la Seigneurie des Mille-Îles. Dugué est un valeureux soldat et le roi entend ainsi le remercier de ses loyaux services.
Pourtant à sa mort en 1688, aucun effort de colonisation n’a été entrepris. Il semble bien que Dugué ait été meilleur soldat que colonisateur!
Sidrac Dugué a une nombreuse progéniture issue de son union avec Marie Moyen. Cependant, ses trois fils se destinent à la carrière militaire alors que deux de ses filles embrassent la vie religieuse. Les deux autres, Marie-Charlotte-Élisabeth et Marie-Thérèse, épousent respectivement Jean Petit et Charles-Gaspard Piot de Langloiserie.
En 1714, la seigneurie n’ayant pas été exploitée, les terres retournent à la couronne de France.
Textes extraits de la brochure commémorative du 35e anniversaire de la Ville de Rosemère : « Rosemère - Hier et aujourd’hui », rédigée par madame France Lapierre et monsieur Jack Rice et publiée en 1983 par les Services communautaires de la Ville de Rosemère.
Au cours de la même année – 1714 – la Seigneurie des Mille-Îles est à nouveau concédée aux fins de colonisation. Nous retrouvons donc Jean Petit et Charles-Gaspard Piot de Langloiserie, époux des deux filles de Michel Sidrac Dugué, à la tête de la Seigneurie des Mille-Îles.
Charles-Gaspard Piot de Langloiserie meurt en 1715, laissant à sa veuve, en plus de nombreux enfants en bas âge, l’île Sainte-Thérèse et la Seigneurie des Mille-Îles.
Madame de Langloiserie (Marie-Thérèse Dugué) réside à Montréal et veille à l’éducation de ses enfants. Puis, vers 1730, elle conduit les premiers colons – les Charbonneau et quelques compagnons – dans la Seigneurie des Mille-Îles, donnant ainsi l’essor au peuplement de la seigneurie. Elle décède en 1744.
L’une de ses filles, Suzanne Piot de Langloiserie (1700-1769), épouse Jean-Baptiste Céloron De Blainville et prend la relève de sa mère comme colonisatrice de la Seigneurie des Mille-Îles. De 1745 à 1755, Suzanne De Blainville s’occupe personnellement de toutes les concessions des terres. De 1755 à 1766, elle fait appel à un intermédiaire, Joseph Filion, de Terrebonne. À sa mort en 1769, une partie importante de la seigneurie est défrichée, le long du chemin de la Grande-Côte, sur les rives de la rivière aux Chiens jusqu’à la rivière Cachée, de même que le secteur de la Côte nord, de la Côte sud et du Bas-de-Sainte-Thérèse.
Suzanne et Jean-Baptiste Céloron De Blainville ont un fils, Louis, et trois filles, Marie-Anne Thérèse, Marie-Hypolite et Louise-Suzanne. Marie-Anne Thérèse (1731-1806) épouse le sieur La Marque et Marie-Hypolite (1735-1810), le sieur Hertel.
Marie-Thérèse, mieux connue sous le nom de Thérèse De Blainville, s’occupe personnellement de la Seigneurie des Mille-Îles à compter de 1769, année du décès de sa mère. La majorité des actes juridiques portent sa signature. Elle s’éteint en 1806, laissant à ses successeurs une seigneurie fort bien établie. Sa sœur, Marie-Hypolite, ne revient à la seigneurie qu’en 1780. Elle habite le manoir Hertel jusqu’à sa mort en 1810. Ce manoir était situé près de la rue Philippe, à l’intersection du chemin de la Grande-Côte et de la voie ferrée du Canadien Pacifique.
Le sieur Hertel, dernier seigneur colonisateur de la Seigneurie des Mille-Îles, décède en 1817. À cette époque, la Seigneurie des Mille-Îles est définitivement la Seigneurie De Blainville. La portion de la Seigneurie De Blainville qui est devenue Rosemère passe aux mains de William Clauss, procureur général du Haut-Canada. À la mort de ce dernier en 1826, les procureurs John Oldham, John Hettrick et David Morris (1823-1909) s’occupent successivement de la seigneurie.
C’est l’époque de la rébellion de 1837. Les Patriotes de Saint-Eustache incendient le pont Porteous – l’ancêtre du pont Marius Dufresne à l’île Bélair dans le but de freiner l’avance des troupes de Colborne. Une garnison anglaise réside d’ailleurs à Rosemère même, dans la maison Overing également nommée Twin Chimneys – sur le chemin de la Grande-Côte.
En 1861, David Morris, le procureur des Clauss, rachète les droits successoraux de la famille Clauss et devient le sieur Morris, pour les gens de la région.
En 1880, J.P. Withers, un officier du Canadien Pacifique, s’établit à Rosemère. Impressionné par l’abondance des rosiers sauvages, il décide de donner à cette région le nom de Rose, en y accolant le suffixe « mere », vieux mot anglo-saxon signifiant marais. Il se rend ensuite à Ottawa pour faire enregistrer le nom Rosemère, adopté depuis lors.
Au début du XXe siècle, la région – maintenant connue sous le nom Rosemère – doit son essor à la première locomotive du Canadien Pacifique. En 1901, on y retrouve un bureau de poste et en 1936, on bénit la chapelle nouvellement érigée.
La petite histoire de Rosemère prend alors une couleur de déjà-vu pour beaucoup de nos citoyennes et citoyens plus âgés. Évoquons les régates sur la rivière des Mille-Îles (autrefois appelée rivière Jésus), alors que les Garth et les Tylee compétitionnent entre eux. Et puis, les Skelton, les Earl et les Blachford établissent leur résidence d’été à Rosemère. Les Gilmour exploitent le réputé restaurant Thorncliffe, rasé par un incendie en 1982. Le Country Club est fondé en 1920 et le Club de golf, en 1922.
Au début de la Deuxième Guerre mondiale, Rosemère est déjà une communauté active. Ainsi, dès cette époque, on y retrouve une section de la Croix-Rouge. On assiste également à la naissance d’une association de citoyens dans le but d’obtenir de meilleurs services de la paroisse de Sainte-Thérèse. Il faut dire qu’à cette époque, Rosemère n’a qu’une existence virtuelle puisqu’elle fait partie intégrante de Sainte-Thérèse.
Les services de déblaiement de la neige et de vaporisation des marais laissent de plus en plus à désirer. Pour remédier à cette situation, l’Association des citoyens de Rosemère réclame la création d’une paroisse autonome. Carolyn Owens – qui deviendra plus tard membre du conseil municipal – est déjà active au sein de l’Association.
Le 1er janvier 1947, les citoyens de Rosemère obtiennent gain de cause et la paroisse de Rosemère se détache de la paroisse de Sainte-Thérèse (fondée en 1845). Le premier conseil municipal est composé du maire Raymond Perrault et de six conseillers : Alphonse Couture, Hector Labelle, Hubert Maisonneuve, Ernest Gilmour, André Robitaille et Jack MacDonald.
En 1947, un incendie détruit complètement une maison, réduisant ses propriétaires à la pauvreté. Toujours active au sein de la collectivité, Madame Berthe-Yvonne (Beppy) Clément organise une collecte pour venir en aide aux sinistrés. Le grand succès que connaît cette démarche humanitaire entraîne l’incorporation de la Rosemère Welfare Service.
Monsieur Hector Labelle, homme animé par de profonds sentiments religieux, s’engage également dans divers projets communautaires. Grâce à ses efforts, un prêtre de Sainte-Thérèse vient célébrer la messe pour la communauté catholique de Rosemère durant les mois d’été. La paroisse Sainte-Françoise-Cabrini est fondée le 4 septembre 1947.
Les années passent et l’on assiste à l’émergence de divers groupes et associations, notamment les Scouts, les Brownies, les Guides, l’Atelier de théâtre, la Société d’horticulture, et tant d’autres.
La croissance de Rosemère déborde alors du cadre d’une simple paroisse. À la fin des années 50, le maire H.J. Hemens désire s’adresser au gouvernement provincial pour que Rosemère obtienne le statut de ville, sans toutefois perdre les avantages accordés aux paroisses. Une réunion du conseil est convoquée, à laquelle assistent un très grand nombre de citoyennes et de citoyens. Le conseil est alors autorisé à faire la démarche auprès du gouvernement. L’assemblée parlementaire accepte et, le 6 février 1958, Rosemère reçoit le statut de ville. À cette époque, la population atteint les 5 500 habitants.
En décembre 1975, on assiste à la création de l’Office municipal d’habitation. Cet organisme s’occupe des Terrasses Rosemère, consacrées au logement des personnes âgées. Le déficit annuel est épongé conjointement par le gouvernement provincial et par la Ville de Rosemère.
L’année 1975 voit également l’adoption d’un règlement d’emprunt pour la construction d’une nouvelle mairie, les locaux de la rue Philippe étant devenus trop exigus. Le 16 octobre 1977, on procède à l’ouverture officielle de la nouvelle mairie située au 100, rue Charbonneau.
Dans le but de limiter les dégâts causés par les inondations printanières, la Ville de Rosemère entreprend un programme de démolition des chalets sur pilotis érigés au bord de la rivière des Mille-Îles. De plus, la construction de digues en 1974-1976 (années de crues dites centenaires) a empêché toute inondation en 1983, année où le niveau de la rivière était aussi élevé qu’en 1974.
Suit la construction d’un nouveau centre communautaire, inauguré le 18 février 1979. La bibliothèque municipale y est déménagée en permanence après de multiples déplacements depuis sa fondation, en 1946, par un groupe de bénévoles.
Avec les années 80, le développement résidentiel et la qualité de l’environnement sont au premier plan. De 1981 à 1986, la population s’accroît de 11,5 %. De 1986 à 1991, elle fait un bond spectaculaire de 31,6 %, pour atteindre 11 416 habitants. Les services à la population évoluent, la municipalité s’adapte. Les associations bénévoles se multiplient et l’une d’elles réalise un projet d’aréna.
L’année 1990 marque la création d’un comité permanent de l’environnement, formé de citoyens, de spécialistes et d’élus. La même année, le caractère champêtre de Rosemère est reconnu; en effet, la Ville mérite le premier prix provincial de Ville verte ainsi que celui de Ville fleurie.
La Ville dépose un plan directeur de développement des parcs et des espaces verts. Des règlements sont promulgués en vue de l’amélioration de la protection de l’environnement. Rosemère est l’une des premières villes à contrôler l’utilisation des pesticides. Des activités de compostage, de récupération, de collecte sélective et autres sont mises en œuvre avec la collaboration de la Société d’écologie de Rosemère. Au fil des ans, Rosemère devient naturellement plus verte et son charme accueillant s’accentue.
De nos jours, Rosemère compte plus de 14 000 citoyens. On tend maintenant à se tourner vers l’amélioration du patrimoine bâti.
Rosemère vise également à consolider sa position de chef de file en matière environnementale. Elle poursuit son engagement dans plusieurs programmes tels « Une naissance, un arbre », « Rosemère en fleurs » et la « Visite des jardins secrets ». Ses actions et leurs résultats motivent les autres villes de la MRC de Thérèse-De Blainville à emboîter le pas dans une réglementation harmonisée avant-gardiste interdisant l’utilisation de pesticides à des fins esthétiques. En découle une forte sensibilisation des citoyens en faveur des méthodes culturales plus naturelles. Vivre à Rosemère, c’est vivre dans « Une ville en harmonie ».
Textes extraits de la brochure commémorative du 35e anniversaire de la Ville de Rosemère intitulée Rosemère - Hier et aujourd’hui, rédigée par madame France Lapierre et monsieur Jack Rice et publiée en 1983 par les Services communautaires de la Ville de Rosemère.
À surveiller
- Ralentir, partager la route et penser aux autres, ça fait du bien !
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- Planification stratégique
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